De nombreuses raisons peuvent inciter à devenir pilote privé. La passion pour l'aviation, une envie de liberté, le goût des voyages. Ou encore, un mélange de tout cela. Imaginez-vous emmener des amis survoler les Alpes ou ou atterrir pour un week-end à Biarritz. Certains voudront même en faire un métier. Néanmoins, la licence que nous allons vous présenter ici a une particularité : elle a pour unique but de permettre le pilotage de loisir et interdit toute rémunération. Mais elle est accessible très jeune, sans bac scientifique, elle permet de piloter des avions légers (monomoteurs, bimoteurs) et peut se révéler un tremplin parfait pour aborder une licence commerciale. Il s'agit du PPL, de l'anglais Private Pilot Licence.
Prérequis pour préparer le PPL
Pas besoin d'être un génie, juste motivé ! Et quelques qualités comme la rigueur, la concentration et le sang-froid. Les autres points forts à cultiver sont l'organisation (pour le plan de vol), le calme (pour les turbulences) ou encore l'anglais de base pour les communications radio, correspondant à l'anglais aéronautique (FCL055), nécessaire pour les espaces aériens étrangers.
Il n'y a pas d'âge minimal pour entreprendre la formation. Néanmoins, il est nécessaire d'avoir 16 ans minimum pour effectuer son premier vol solo et 17 ans révolus pour le test PPL. Par ailleurs, vous devrez présenter un certificat médical de Classe 2 (délivré par un médecin agréé DGAC – Direction générale de l'Aviation civile). Sont vérifiées la vue, l'ouïe et la santé générale. Il n'y a aucune limite d'âge, seule l'aptitude est évaluée.
Enfin, pas besoin d'être un as des maths ! Rigueur, passion et check-up médical suffisent pour prendre son envol.
Contenu et déroulement de la formation PPL
Le parcours de formation est votre première aventure dans le domaine de l'aéronautique, entre théorie (météo, navigation) et pratique (vols accompagnés et vols solo) avant d'aborder le frisson du test final. La durée de la formation peut s'étendre, selon disponibilité de l'élève et du centre de formation, entre 3 et 18 mois. Elle comprend 45 heures de vol minimum, 25 avec instructeur, 10 en solo et 5 en simulateur.
Comme pour la conduite d'une voiture ou pour le permis bateau, il y a une base théorique indispensable, portant sur la réglementation, la météo et la navigation. Les cours théoriques représentent un volume de 100 heures. L'examen consiste en des QCM totalisant environ 120 questions et l'élève a 18 mois pour le réussir. 75 % de bonnes réponses sont exigées.
Quant au test pratique, il comprend des questions orales (dossier de vol, questions générales) et un test en vol d'une heure avec un Flight Examiner (FE). Vous aurez à effectuer des manœuvres (de déroutement notamment), de la navigation (d'un point A à un point B), le tout en veillant à la sécurité.
Quelques heures de vol, des QCM à potasser, et vous voilà seul maître à bord d'un avion pour vos escapades ! Mais attention, on ne s'arrête pas là.
Réglementation d'un avion privé
Le PPL est valable à vie. Rappelons par ailleurs qu'il est exclusivement destiné à l'aviation de loisir : pas de salaire, le pilote ne doit pas faire de bénéfice. En revanche, le partage des frais est possible avec les passagers (coavionnage).
Il existe plusieurs familles (classes) et types d'avions avec leurs particularités. Pour cela, il est indispensable d'avoir une qualification spécifique, qui se traduit par une mention sur la licence. Par exemple, pour piloter un monomoteur léger, il faut la mention SEP(t) (Single Engine Piston terrestrial) ; pour un avion multimoteur à piston, ce sera MEP (Multi Engine piston) ; et pour un hydravion, SEP(h). Ces mentions peuvent contenir également des spécialisations telles que le vol de nuit, la voltige, le vol aux instruments et bien d'autres.
Et pour conserver le droit d'utiliser votre licence, vous devez maintenir à jour la qualification de classe qui y est associée (appelée rating). La qualification SEP est la base pour piloter un avion monomoteur classique. Pour la renouveler, vous devez avoir effectué, au cours des 12 mois précédant sa date d'expiration :
- 12 heures de vol, dont 6 en tant que commandant de bord ;
- 12 décollages et 12 atterrissages ;
- un vol d'une heure avec un instructeur.
Dans le cas contraire, vous devrez faire un vol test avec un examinateur pour le réactiver.
En outre, il est impératif de disposer d'un certificat médical de Classe 2 valide (5 ans pour les personnes de moins de 40 ans, 2 ans pour celles de plus de 40 ans).
Cela vous paraît compliqué ? Rassurez-vous, lorsqu'on fait le grand saut, tout coule de source ensuite et cela devient une routine, qui ne gâchera jamais le plaisir que vous aurez à voler.
Où préparer l'examen et à quel prix ?
Pour préparer sa licence de pilote d'avion privé, il est possible de se rapprocher d'un aéroclub (possédant l'agrément FFA et/ou DTO : Declared Training Organisation, norme européenne pour le PPL) ou d'une école agréée.
Les aéroclubs sont moins chers que les écoles pro. Le coût total de votre formation oscillera entre 6 500 et 12 000 euros, comprenant notamment les heures de cours, l'équipement, les inscriptions, la cotisation aéroclub et l'édition finale de la licence. Les écarts de prix viennent de l'heure de vol (pouvant aller en moyenne de 100 à 150 euros), de la qualité de l'équipement du lieu (école privée ou aéroclub) et des prestations annexes (simulateur, accompagnement théorique, etc.).
Pour ceux qui veulent continuer l'aventure
Le PPL n'est qu'un début pour certains : qu'il s'agisse de voler plus léger, plus loin ou de devenir pilote professionnel, d'autres licences peuvent compléter ou prolonger l'aventure aérienne.
Autres licences de pilote privé
Ces licences restent dans le cadre du vol non rémunéré, mais permettent d'adapter le pilotage à d'autres pratiques ou machines :
- LAPL (Light Aircraft Pilot Licence) : la formation est plus rapide, un peu moins coûteuse et moins exigeante que le PPL (30 heures de vol mini), mais limitée aux avions légers (moins de 2 tonnes, 3 passagers maxi). Elle n'est pas reconnue hors Europe et n'est valable dans l'UE que sous réserve d'accord bilatéral ;
- ULM (Ultra-léger motorisé) : il n'y a pas besoin de licence médicale, la formation est courte (environ 20 heures de vol) et son coût est réduit (3 000 à 5 000 euros). C'est idéal pour le vol plaisir à bas coût, mais attention, sans dérogation, vous n'avez pas accès aux espaces aériens contrôlés ;
- licences hélicoptère, planeur ou ballon libre, plus spécialisées et hors du cadre PPL fixe-wing.
Pour devenir pilote pro
Pour les plus passionnés, le PPL peut être un premier pas vers une carrière aéronautique. Pour aller vers le monde professionnel et piloter par exemple un jet privé en étant rémunéré, il faut passer à des licences plus avancées :
- CPL (Commercial Pilot Licence) : elle permet de piloter contre rémunération. C'est une formation exigeante, souvent précédée d'un ATPL théorique (licence de pilotage européenne), qui demande 200 heures de vol minimum. Elle est envisageable après un PPL + une expérience suffisante ;
- ATPL (Airline Transport Pilot Licence) : c'est une licence de pilote de ligne délivrée selon la réglementation européenne (EASA). Elle requiert une formation en école agréée et est beaucoup plus chère (comptez entre 60 000 et 100 000 euros). Le PPL et le CPL sont souvent les premières étapes vers ce Graal.
Bon à savoir : des écoles proposent des parcours « intégrés » PPL puis CPL et ATPL, mais d'autres adoptent un parcours « modulaire », plus progressif et compatible avec une activité à côté.
Une petite métaphore pour terminer : le PPL, c'est comme le permis voiture ; le LAPL, c'est la voiturette sans permis ; le CPL, le permis poids lourd ; et l'ATPL, la navette spatiale, avec passagers payants ! Alors, vous signez pour quel type de véhicule ?