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Escapade à Florence : visitez la chambre secrète de Michel-Ange

Si vous prévoyez un séjour à Florence, vous pouvez ajouter une étape à votre parcours : la chambre secrète de Michelangelo. Une pièce cachée dans les chapelles des Médicis, où l'artiste florentin a laissé son empreinte sur les murs.

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Escapade à Florence : visitez la chambre secrète de Michel-Ange

La ville de Florence regorge de trésors : de la cathédrale Santa Maria del fiore au Ponte Vecchio, en passant par la basilique Santa Croce, l'incontournable musée des Offices et le David de Michel-Ange, les visiteurs auront de quoi s'extasier à maintes reprises. Avec l'ouverture récente de la chambre secrète du génie de la Renaissance, il y a une raison de plus de (re)découvrir la belle Florence. Voici ce que contient cette petite pièce, ouverte au public depuis novembre 2023.

Une pièce oubliée de la basilique de San Lorenzo de Florence

Michelangelo Buonarroti, de son nom complet, est un génie de la Renaissance qui côtoie Leonard De Vinci, Donatello ou Raphaël au panthéon des plus grands artistes de l'Histoire. S'il est aisé d'admirer ses chefs-d'œuvre les plus connus (la chapelle Sixtine ou la Piètà, à Rome, son David ou la Sagrestia Nuova au sein des Chapelles des Médicis à Florence), la petite pièce secrète redécouverte en 1975 et désormais ouverte aux visites contient des croquis et des esquisses réalisés par l'artiste alors qu'il se cachait dans les entrailles de la basilique de San Lorenzo.

En 1529, Michel-Ange soutient pleinement le gouvernement républicain qui se forme à Florence, pour évincer la famille Médicis du pouvoir. La révolte échoue et la vie de Michel-Ange est menacée, quand le pape Clément VII – un Médicis – cherche à éliminer ses opposants. C'est la raison pour laquelle il choisit de se tapir sous terre, durant trois mois, en 1530, le temps que les choses s'apaisent.

C'est en cherchant un nouveau parcours touristique au sein de la basilique que Paolo Dal Poggetto, alors directeur des Chapelles des Médicis, tombe sur une trappe, qui le mène à un cellier à charbon. En inspectant les murs, il découvre un trésor précieux qu'il prend soin de préserver des regards indiscrets, pour ne le rendre accessible qu'après avoir pris les précautions nécessaires à leur préservation.

Que peut-on admirer dans cette chambre secrète ?

Durant ses trois mois de réclusion forcée, Michel-Ange n'aurait pu s'empêcher de faire parler son talent, en dessinant au fusain sur les murs de cette pièce de dix mètres sur trois.

On peut voir de nombreuses esquisses de visages, des croquis d'œuvres qu'il pense réaliser plus tard, mais également des revisites de certaines de ses œuvres les plus célèbres. Il y a notamment un dessin de la statue de David, qu'il a terminé plus de 25 ans auparavant et qui trônait sur la place du Palazzo Vecchio jusqu'en 1875, avant d'être substitué par une réplique. Des esquisses de personnages tirés de la chapelle Sixtine, et d'autres probablement préparatoires du Jugement Dernier qui ne sera achevé qu'en 1541, sont aussi visibles.

chambre secrète

Il y a des inédits, de simples "gribouillages", tous préservés dans cette pièce maintenue à 17°C, au sein de laquelle seuls 4 visiteurs peuvent entrer à chaque fois, pour un maximum de 100 personnes à la semaine. Comptez 20 euros pour la visite, plus 10 euros pour entrer dans les Chapelles des Médicis. Entre chaque visite, des pauses sont prévues, afin que les dessins muraux ne soient pas trop exposés à la lumière utilisée pour les mettre en avant.

De véritables œuvres de Michel-Ange ?

Si cette découverte fascinante devrait attirer les férus d'Art et les curieux de passage dans la ville de Dante, certains experts font preuve d'un certain scepticisme quant à l'origine des dessins muraux.

Christian Wallace, expert de l'art de Michel-Ange à l'Université Washington de Saint-Louis, trouve étrange qu'un artiste de la trempe de Michel-Ange ait dû se cloîtrer dans un espace confiné durant cette période de trouble. Il émet l'hypothèse plus probable, selon lui, d'un hébergement chez l'un de ses mécènes, en Toscane, qui pourrait signifier que les réalisations ont été faites plus tôt. Il y aurait bien des originaux, mais certains dessins pourraient avoir été faits par des ouvriers, opérant dans la pièce.

Francesca de Luca, conservatrice du Musée des Chapelles des Médicis, estime que s'il reste difficile d'affirmer à 100 % que tout est de Michel-Ange, les similitudes entre certains dessins et les œuvres authentifiées de l'artiste sont frappantes.

Quoi qu'il en soit, l'ouverture de cette chambre secrète au public sera une occasion supplémentaire de se frotter au génie de Michel-Ange, dans cette ville qui l'a tant inspiré.

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