Si vous avez l'impression de voir des éléments ayant trait à la culture coréenne un peu partout dans les médias, ce n'est pas un mirage, simplement la conséquence de la vague Hallyu, qui s'est emparée du monde depuis quelques années. Une diffusion rapide, qui s'est faite via plusieurs éléments : un cinéma audacieux, des séries originales, une musique internationale, une gastronomie riche et des rituels beauté qui se sont démocratisés. On décrypte ce phénomène, point par point.
La renommée internationale du cinéma coréen
Dans les années 2000, le cinéma coréen avait le vent en poupe grâce à une production audacieuse, faisant souvent la part belle à des thrillers palpitants, à des films d'action haletants et à une approche de l'horreur innovante. En 2003, "Old Boy" de Park Chan-Wook frôlait la Palme d'or au festival de Cannes, ce qui aurait pu être déjà à l'époque un élément déclencheur de la vague coréenne. Il n'obtiendra que le Grand Prix du jury présidé par Tarantino et pourrait constituer le point d'orgue de cette mouvance coréenne à cette période.
Après quelques années d'errance, fait de redondances et d'un manque d'éclat dans la production, un film va tout changer en 2019 : "Parasites", de Bong Joon-ho, qui obtient la Palme d'or à Cannes, ainsi que les Oscar du Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original et Meilleur film international. S'ensuit un succès critique important et un carton au box-office international, qui mettent la société coréenne sous le feu des projecteurs.
Les Dramas coréens comme vecteur de diffusion de la culture
En parallèle à sa production cinématographique, la Corée du Sud produit des dramas (série TV), qui connaissent un joli succès en Asie. Ces K-Drama – on accole un K pour Korea à tout ce qui provient de Corée – se diffusent peu à peu en Europe et aux États-Unis, dès les années 2000. L'un des plus gros succès de l'époque se nomme "Boys Over Flowers", avec un acteur qui reste à ce jour l'un des plus appréciés du genre : Lee Min-Ho.
Le casting de "Boys over flowers", le film.
Ces séries, romantiques, mielleuses, ont de (très) nombreux adeptes aujourd'hui, mais c'est dans un tout autre registre que les talents de mise en scène et l'originalité coréenne vont se dévoiler au grand public. En 2021 sort "la série Squid Game" sur Netflix, qui connaîtra un succès international inattendu et générera un buzz énorme, poussant d'ailleurs la plateforme de VOD à poursuivre ses acquisitions de Dramas coréens pour garnir son catalogue.
Ainsi, les adeptes de ces séries commencent à s'intéresser aux traditions présentées dans ces fictions, à la culture du pays, à sa langue et aux styles vestimentaires, développant ainsi une passion nouvelle et l'envie de découvrir la Corée du Sud.
La K-Pop, de Psy à BTS : un succès qui ne se dément pas
En 2012, le monde entier se met à danser sur le titre "Gangnam Style" du chanteur Psy, qui bat tous les records, en devenant la chanson la plus visionnée de l'histoire de YouTube et la première à atteindre le milliard de vues – elle dépasse aujourd'hui les 5 milliards –, avec sa chorégraphie décalée et l'excentricité de son interprète.
Un premier pas dans le monde de la musique coréenne, qui semble préparer la déferlante qui suivra avec la K-Pop. Pour faire simple, la K-Pop (Korean Pop) a réussi là où la J-Pop (Japanese-Pop) a échoué : elle propose des paroles en anglais, mêle les styles musicaux pour plaire au plus grand nombre et sa diffusion se fait à travers des boys-band et des girls-band dont les membres présentent tous les critères de beauté actuels.
Les deux représentants majeurs de ce style musical sont BTS, un groupe composé de 7 membres qui accumule les records, les prix et les partenariats publicitaires (avec notamment leur propre menu McDo), et Black Pink, leur pendant féminin, formé en 2016 et composé de quatre chanteuses. Ils remplissent les salles de concert partout où ils passent, et on peut voir leurs visages déclinés en de multiples produits dérivés à Séoul et dans les quartiers coréens de toutes les grandes villes du monde.
La cuisine coréenne, entre kimchi, bibimbap et poulet frit
Il fut un temps où les restaurants asiatiques ne proposaient que de la cuisine chinoise, avant que la gastronomie japonaise ne prenne le dessus avec des sushis à toutes les sauces et des soupes de nouilles réconfortantes. Désormais, la tendance est à la gastronomie coréenne et on ne compte plus les ouvertures de restaurants proposant du Bibimbap, du poulet frit coréen (Dakgangjeong), du bœuf mariné (Bulgogi), des barbecues coréens et bien sûr l'aliment numéro 1 dans le pays : le kimchi. Cette préparation pimentée de légumes fermentés (principalement du chou) accompagne tous les repas dans le pays du matin calme et on la trouve facilement en boutique, ce qui était impensable il y a encore quelques années.
La gastronomie est un des meilleurs outils de soft power, pour une diffusion douce de la culture à travers le monde, et la Corée du Sud l'a bien compris. Pas étonnant de voir, dans le cinéma et les séries, des personnages constamment en train de manger, et même d'entendre des chansons dédiées à certains plats, en particulier le kimchi, qui dispose de plusieurs titres rien que pour lui. Pour les plus curieux, sachez également qu'il existe des pizzas coréennes, qu'on qualifiera... d'étonnantes.
Le skincare coréen et ses rituels
Le skincare – soit tout ce qui se rapporte aux produits de beauté et aux soins de la peau – est très tendance au sein de la Gen Z. C'est en grande partie dû à des rituels bien-être mis en avant par des actrices, des chanteuses et des influenceuses coréennes, qui ont contribué à démocratiser des gestes et des produits pour prendre soin de soi, via les réseaux sociaux.
À Séoul, des rues entières sont réservées à cette pratique et les marques s'exportent, avec désormais de nombreux produits coréens sur les rayons des grandes enseignes de cosmétiques à travers le globe. De quoi faire en sorte que le pays soit associé à la beauté, au point de faire de ses habitants, pour certains fans de culture coréenne, des exemples à suivre… en oubliant que le pays se place au 4e rang mondial en matière de recours à la chirurgie esthétique.
Si vous êtes encore néophyte de la culture coréenne, un univers entier s'offre à vous et vous n'avez qu'à piocher dans le domaine qui vous attire pour vous initier !