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Le Bal des débutantes fait valser des jeunes filles en haute couture

Pour ce bal exceptionnel, il est vain de réserver sa place : la vingtaine de débutantes triées sur le volet chaque année y assistent sur invitation uniquement.

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Le Bal des débutantes fait valser des jeunes filles en haute coutureL'édition 2022 du Bal des débutantes - Photo : lebal.paris

Si le Bal des débutantes n'est pas un événement unique au monde, sa version parisienne a un caractère particulier. Tenues haute couture, tri sur le volet des débutantes, et surtout, nécessité d'y être invitée pour y participer. Organisé une fois par an, il fait briller les yeux des jeunes filles de tous les continents. Le magazine Forbes n'hésite pas à considérer l'événement comme étant l'une des dix soirées les plus attendues au monde. Les heureuses élues sélectionnées par Ophélie Renouard, créatrice du Bal, frétillent de bonheur. Qui sont-elles ? Comment sont-elles choisies ? Et au fait, quelles sont les origines de cet événement mondain ?

Une festivité aristocratique britannique

Le Bal des débutantes trouve ses origines au Royaume-Uni. Ce rituel incontournable datant du XVIIe siècle avait pour but d'introduire les jeunes filles issues de la noblesse à la cour. À l'époque, la plupart des demoiselles de « bonne famille » étaient élevées au couvent. Elles n'en sortaient qu'à leurs 18 ans et devaient alors faire leur « entrée dans le monde ». Ce que cet événement permettait, tout comme il créait des liens avec de jeunes hommes du même rang social.

Les robes étaient exclusivement d'un blanc virginal, gants et diadèmes étaient de rigueur. Cela marquait l'ouverture de la « season », série de festivités qui se poursuivaient la même année et permettaient aux jeunes filles de fréquenter la jeunesse aristocratique… sous le regard acéré et très protecteur de leurs mères, bien sûr !

De l'opéra de Paris au château de Versailles

Le Bal des débutantes est une mondanité qui s'est exportée dans différentes parties du monde, aux États-Unis notamment. L'International Debutante Ball du Waldorf Astoria à New York ou le Bal de Vienne ont encore lieu aujourd'hui. Quant à la France, elle a repris le flambeau lorsque la Reine Margaret d'Angleterre estima la tradition surannée. Après une timide tentative en 1957 à l'Opéra Garnier, c'est à l'Orangerie du Château de Versailles que se tint la première édition prestigieuse. Celle-ci accueillit même pour l'occasion une quarantaine de débutantes d'outre-Atlantique, toutes de haute naissance évidemment.

Les récits font état d'un embouteillage de prestigieuses limousines dans les allées trop étroites, de valets en livrée et de l'accueil très aristocratique réservé aux invités. L'on retient le contraste entre les Américaines toutes de blanc vêtues, et les jeunes Françaises aux tenues plus colorées. Ainsi que le joyeux charivari lors de la remise des cadeaux. Les yeux des jeunes filles de l'époque se remplissent d'étoiles à l'évocation de ce bal prestigieux. Cette nouvelle tradition se perpétua jusqu'en 1973.

Bal des débutantes

1974, le Bal des débutantes renaît de ses cendres

C'est Ophélie Renouard qui reprend le flambeau et décide de perpétuer ce bal mythique dès 1974, alors qu'elle œuvre à l'hôtel de Crillon. L'événement s'y est longtemps tenu, jusqu'à la cession de l'établissement par le groupe propriétaire Taittinger en 2010. Ophélie Renouard crée alors sa propre société événementielle, et dépose l'appellation « Le Bal ». Elle opère depuis lors sous son propre nom. Différents hôtels de luxe ont accueilli les festivités à la suite du Crillon. Les dernières éditions en date se sont tenues dans le prestigieux palace "Shangri-La".

Notons que cette soirée a une finalité philanthropique. Chaque participant est invité à faire un don, généreux et à discrétion, à l'association caritative mise à l'honneur ce soir-là.

Une sélection de jeunes filles du monde entier

Depuis 1974, la nouvelle directrice de l'événement ne ménage pas ses efforts pour trouver la vingtaine de « Debs », comme elle les appelle, qui y participeront chaque année, ainsi que leurs cavaliers. C'est dès leurs 16 ans qu'elle commence à approcher les jeunes filles qui attirent son attention. Les choses ont évolué, l'ascendance royale ou noble n'est plus l'unique critère de choix. Ce qui prime, c'est l'originalité du profil de la demoiselle. Filles d'acteurs de Hollywood, de prestigieux hommes d'affaires asiatiques ou « mademoiselle tout le monde » présentant une particularité. À l'instar de cette jeune Anglaise, fille d'un taxi londonien au QI supérieur à celui d'Einstein.

Il est possible de poser candidature. Mais sans avoir la certitude d'être retenue, même si l'on est la fille d'un président américain. La pourtant charmante Ivanka Trump en a fait les frais, au motif qu'on ne peut mélanger la politique à ce type de festivité. Conserver une bulle glamour est indispensable pour l'organisatrice du bal !

Bal des débutantes
Dans les coulisses du Bal des débutantes, en 2014

Des invitées triées sur le volet et traitées comme des princesses

Une vingtaine d'élues seulement recevront finalement le précieux carton d'invitation. Personne ne peut s'imposer, seule l'organisatrice décidera. La griffe du Bal des Débutantes de Paris, qui à ses balbutiements tenait plutôt du défilé, ce sont les tenues haute couture ! Les jeunes filles sont en effet toutes habillées par de grands couturiers. Lors de leur arrivée, elles enchaînent donc essayages des tenues, cours de valse et séances photo. L'excitation doit être à son comble !

Elles feront leur entrée au bal le samedi soir dans des tenues de rêve, parées des plus beaux bijoux d'un joaillier partenaire et coiffées par les plus réputés coiffeurs du moment. Leur cavalier est souvent choisi parmi les proches, afin d'offrir un soutien bien nécessaire à ces « Debs ». Frères, amis ou membres de la famille accompagneront les princesses d'un soir.

Le Bal des débutantes, un événement à perpétuer pour le plaisir

L'édition 2023 s'est tenue au Shangri-La le samedi 25 novembre. 21 jeunes filles y participaient, sous la houlette de l'irremplaçable Stéphane Bern en maître de cérémonie. On a pu voir Lissie Sélassié, fille du prince Éthiopien Yisehak Fikre-Sélassié, en Lanvin, au bras du petit-fils de Gregory Peck, Harper Peck ; la marquise vénitienne Barbara Berlingieri, en Giambattista Valli Haute Couture, au bras de son frère Alberto; mais également Skye Wong, membre d'une ancienne famille de banquiers de Hong-Kong, en Vivienne Westwood, au bras du comte Ivan de Poligny ; et Jasmine Yen, fille de l'acteur et réalisateur Donnie Yen, en Georges Hobeika Haute Couture, au bras de son jeune frère James.

Mêlant aristocrates, enfants de stars et jeunes filles de naissance plus simple, le Bal des débutantes a, espérons-le, encore de beaux jours devant lui. Il est l'un des événements fashion et glamours à préserver précieusement, en des temps où l'on a tellement besoin de paillettes et de rêve. Coïncidence ? En ce jour de la Sainte-Catherine 2023 se déroulait parallèlement au Grand Hôtel le Bal Impérial, un autre événement atypique et envoûtant, à vocation caritative lui aussi.

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