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La fabuleuse histoire des voitures Jaguar

Si certaines automobiles haut de gamme ont du chien, on peut dire que la Jaguar a du... félin ! Cette emblématique et vénérable voiture britannique à la prodigieuse prestance se décline en version sport autant que limousine.

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La fabuleuse histoire des voitures Jaguar

Ce n'est pas la marque Jaguar qui fait parler d'elle depuis 1922, car son nom initial était bien moins emblématique. Mais ce mythique constructeur a bel et bien produit des modèles depuis cette année-là, sous l'impulsion de son fondateur William Lyons, un jeune homme de tout juste 20 ans. Jusqu'à aujourd'hui, seule la Seconde Guerre mondiale a momentanément suspendu ses activités commerciales, même si elle est passée sous différentes bannières au fil du temps. Retour sur la saga d'une marque qui a su traverser les époques sans prendre une ride.

De SSCC à Jaguar

Jaguar n'a pas toujours été Jaguar ! Son nom était bien moins glamour à lors de sa création en 1922 : Swallow Sidecar Compagny, soit SSCC. Il faut dire qu'initialement, son fondateur William Lyons construisait des side-cars avec son ami William Walmsley. S'agrandissant, la société déménage, se spécialise dans la carrosserie et devient Swallow Sidecar & Coach Building Company, en abrégé SS&CBCS. William Lyons est un touche-à-tout, autant homme d'affaires qu'ingénieur ou styliste. C'est donc lui qui dessine sa première voiture en 1927, l'Austin Seven 1922 deux portes. La compagnie change encore de nom pour devenir Swallow Coachbuilding Company et sort une version à 4 portes l'année suivante. Enfin arrive la SS One, une 6 cylindres de 2,5 litres, sous la bannière de Standard Swallow. Elle remporte un vif succès. À peu près 4000 pièces sont produites entre 1931 et 1936. Après le départ de Walmsley en 1936, la compagnie prend le nom de SSCars. Durant la Seconde Guerre mondiale, la firme se met au service de la patrie et fabrique des véhicules pour l'armée britannique.

1945, Jaguar voit le jour

L'involontaire connotation politique du sigle de la marque exige un nouveau changement, qui sera le dernier. Le constructeur devient définitivement Jaguar en mars 1942. Le choix est dicté par l'évocation de ce que représente l'animal : grâce, élégance, puissance et fougue. Pressée par le gouvernement britannique, l'entreprise s'ouvre à l'international et commence à exporter ses automobiles. Lyons a sous le coude un moteur expérimental dénommé X, dont il fait bénéficier un premier modèle. Il s'agit de l'élégante sportive 2 places XK 120, en version découverte ou coupée, produite entre 1948 et 1954. La version Type C remportera les 24 heures du Mans en 1951 et la Type D les épreuves de 1955, 1956 et 1957. La version routière XKSS, quant à elle, connut un funeste destin suite à l'incendie de l'atelier de production. Seuls 20 modèles purent être sauvés de l'atelier en flammes. L'acteur Steve McQueen a eu la chance d'en posséder une. Inutile de préciser que sa valeur actuelle est stratosphérique. Vingt-cinq reproductions exactes ont par ailleurs été fabriquées en 2017.

Les années fastes de la marque féline

Entre 1948 et le début des années 1970, la renommée et le succès de la très british et aristocratique marque n'ont fait que croître. Tant ses modèles sportifs que ses prestigieuses berlines font fureur. Racées, puissantes et luxueuses, les autos de la marque Jaguar ont brillé de mille feux tant sur les circuits que sur les routes. À l'instar de la MK X, une limousine 3,8 litres, développant 265 chevaux et dotée de 6 cylindres en ligne. Commercialisé de 1961 à 1970, ce vaisseau grand confort, long de plus de 5 mètres et pesant près de 1,9 tonne, montait à 195 km/h. Les équipements intérieurs Jaguar sont aussi sobres qu'élégants : sellerie cuir, tableau de bord en bois précieux… Des aménagements insolites, tels que des tablettes à pique-nique, sont parfois installés.

Jaguar MK X
La jaguar Mark X de 1961

Les années noires, avant le renouveau

La fin des années 60 marque un terme à l'âge d'or. William Lyons, vieillissant, accepte à contrecœur une fusion avec British Motor Corporation (BMC) pour fonder la British Motor (Holdings) Limited. Il quitte son poste de directeur en 1968 tout en restant Président exécutif et prend sa retraite en 1972. Les mauvais résultats de BMC et le départ de son charismatique fondateur obscurcissent l'avenir de Jaguar. La holding finit par être nationalisée en 1975. Mais l'épopée ne s'arrête heureusement pas là. Privatisée en 1980, la firme entre dans l'histoire en 1984 en devenant le premier constructeur automobile britannique à être coté à la Bourse de Londres. Elle le restera jusqu'en 1990, année de son acquisition par Ford, qui reprend également Land Rover, progressivement associé à Jaguar. La gamme est élargie et de belles réussites surgissent, à l'instar de la X-Type, sortie en 4 roues motrices et dotée d'un moteur 3,0 litres V6, produite en 2001. Le célèbre inspecteur de la série télévisée Barnaby en conduit une. Feu la reine Élisabeth II en possédait sa version break, verte et dotée d'un intérieur cuir beige.

Tata Motors, une nouvelle ère

Ultime rebondissement en 1998, la marque au félin passe aux mains de la firme indienne Tata Motors, qui en est toujours propriétaire. Dans les années 2000, le succès commercial revient avec la Jaguar XF, berline sportive et raffinée, puis le SUV F-Pace à partir de 2015. Ce dernier est élu "Voiture de l'année 2017" au salon de New-York. Le nouveau tournant de la marque est aussi un défi : il s'agit de l'électrique. Ainsi, le F-Pace est-il proposé en version hybride électrique. La production d'un coupé 4 portes 100 % électrique est prévue pour 2024. Comme quoi, le luxe peut se décliner en version écologique également.

Jaguar F-Pace
La jaguar F-Pace hybride

Jaguar, un nom qui marquera l'histoire

Voiture du Premier ministre du Royaume-Uni de la fin des années 1970 au début des années 2010, Jaguar détenait aussi les mandats royaux de la reine Élisabeth II et de Charles III, alors encore prince. Le modèle Type D a été élu en 2002 "Plus belle voiture du siècle". Même sa mascotte chromée, surnommée "The Leaper" a sa propre notoriété, modèle authentique ou copie, en porte-clés comme en presse-livre. William Lyons, décédé en 1985, serait fier de ce qu'est devenue son entreprise centenaire.

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