Le diamant est la pierre précieuse la plus recherchée par les joailliers et par les adeptes de bijoux raffinés, pour sa structure unique, sa résistance et son éclat incomparable. Toutefois, son extraction est sujette à controverse depuis bien longtemps et la production de diamants naturels pollue énormément. Pour profiter de sa brillance, tout en restant en phase avec votre éthique, il est possible d'acheter un diamant de laboratoire. Une pierre synthétique, qui présente des caractéristiques similaires au diamant véritable.
Le diamant de laboratoire, une idée qui ne date pas d'hier
Le diamant de laboratoire, qu'on appelle également "diamant de synthèse", est une pierre précieuse formée de la même façon que le diamant naturel, par cristallisation du carbone. Cependant, le processus est réalisé par des scientifiques, à l'aide de machines, quand le diamant naturel se forme dans les profondeurs de la Terre.
L'idée de concevoir un diamant synthétique date de la fin du XVIIIe siècle, mais ce n'est que le 16 décembre 1954 que le physico-chimiste américain Tracy Hall, employé chez General Electric, parvient à fabriquer le premier diamant en laboratoire. Une réalisation qui a demandé quatre années de travail et moult échecs à l'équipe, composée de plusieurs chercheurs, mais qui a mené à une découverte destinée à changer à jamais le secteur.
L'entreprise américaine fera fortune avec des diamants de synthèse, utilisés pour la fabrication d'outils industriels à haute résistance, notamment pour le forage, le polissage, la gravure ou la découpe, avant que ce type de diamants ne se répande dans le secteur médical (pour de l'imagerie).
Si les premiers jets de ces pierres sont assez bruts, le diamant de laboratoire va se raffiner et devenir de plus en plus qualitatif. Bien vite, le secteur de la joaillerie s'y intéressera pour proposer de superbes bijoux, plus éthiques, aux amoureux des pierres précieuses.
Fabrication et spécificités du diamant de synthèse
Le diamant naturel naît à des kilomètres sous Terre, là où la chaleur et la pression sont extrêmes, ce qui permet de changer le carbone en diamant. Pour fabriquer un diamant de synthèse, les scientifiques ont donc cherché à reproduire ces conditions spécifiques, et deux techniques sont utilisées actuellement :
- la technique HPHT (haute pression, haute température), avec des conditions qui se rapprochent de celles dans lesquelles se développe le diamant naturel ;
- la technique CVD (Chemical Vapor Deposition, soit Dépôt Chimique en phase Vapeur), où un diamant de base est créé (ou un extrait de diamant est utilisé), avant que des couches successives ne croissent sur sa surface pour augmenter sa taille.
Un processus qui ne demande que quelques semaines – contre des millions ou des milliards d'années pour les diamants naturels – et pour ces deux méthodes de fabrications, le résultat est similaire. Les diamants de laboratoire possèdent alors les mêmes propriétés chimiques et physiques que les pierres naturelles, et ils sont en tous points semblables visuellement.
Quels sont ses avantages par rapport au diamant naturel ?
La production de diamants est entourée par de nombreuses controverses. En premier lieu, cette pierre précieuse demande une exploitation des sols qui peut causer d'énormes dégâts aux paysages environnants. Ensuite, l'industrie du diamant est souvent associée au non-respect des droits de l'Homme, au travail des enfants, à du trafic et de la corruption, mais aussi à des guerres civiles qui font rage sur les territoires où se trouvent les mines. Acheter un diamant véritable pourrait donc être un écart aux valeurs éthiques qu'on voudrait défendre ailleurs.
L'alternative synthétique présente plusieurs avantages, qui expliquent en partie pourquoi de grandes marques du luxe se dirigent vers cette solution pour leurs gammes de bijoux. Le diamant de laboratoire est traçable et on peut donc s'assurer de sa provenance, sans prendre le risque d'alimenter un réseau criminel. Il est en outre moins cher à produire et son prix de vente s'en ressent, avec des pierres de synthèse vendues par les diamantaires environ 30 % moins chers que leurs homologues naturels. Il est également plus écologique, plus qu'il demande moins de ressource – humaines ou mécaniques – pour être fabriqué.
Est-il moins polluant pour autant ? Plusieurs sons de cloches se font entendre sur ce point, avec d'un côté des bijoutiers qui affirment que le bilan carbone est nettement réduit par rapport à celui du diamant naturel, de l'autre des industriels qui expliquent qu'il est, au contraire, bien plus élevé. Difficile de démêler le vrai du faux, tant les enjeux sont grands pour les différentes parties engagées, avec d'un côté des joailliers qui veulent être plus verts, pour séduire une clientèle toujours plus soucieuse de l'environnement, et de l'autre, des professionnels du secteur du diamant naturel qui pourraient craindre un effondrement de leurs parts de marché.
