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Le nouveau roi de Malaisie : sultan et milliardaire

La Malaisie a accueilli en 2024 son nouveau roi : Ibrahim Sultan Iskandar. Qui est-il ? Quel est son pouvoir réel ? On vous présente ce sultan, milliardaire et engagé pour son peuple.

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Le nouveau roi de Malaisie : sultan et milliardairePortrait officiel du roi de Malaisie, Ibrahim Iskandar

La Malaisie fonctionne avec un système monarchique rotatif, au sein duquel les souverains sont élus à tour de rôle parmi les dirigeants (sultans) de neuf provinces du pays. Le nouveau roi, Ibrahim Iskandar, a pris ses fonctions le 31 janvier 2024 suite à la traditionnelle cérémonie d'investiture organisée à Kuala Lumpur, 34 ans après son père Iskandar qui occupa ce rôle de 1984 à 1989. Découvrons ensemble ce dirigeant actif, qui ne veut pas simplement jouer les seconds rôles.

De sultan de Johor à roi de Malaisie

Né le 22 novembre 1958, Tunku Ibrahim Iskandar devient, à l'âge de 65 ans, le 17e roi de Malaisie. Il occupait précédemment le poste de sultan de l'état de Johor, dans un pays découpé en treize états. Neuf d'entre eux sont des sultanats, quatre sont des provinces dirigées par des gouverneurs, et leurs dirigeants respectifs forment le Conseil des Dirigeants qui élit, tous les 5 ans, le prochain roi.

Le nouveau monarque est issu d'une famille de souverains, dont la fortune est estimée à près de 6 milliards de dollars. Marié à Raja Zarith Sofiah, membre de la famille royale de Perak, et père de 6 enfants, Ibrahim est habitué au pouvoir puisqu'il dirige son état depuis 2010. Il a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'étranger, notamment à Sydney entre 1968 et 1970, au sein de la prestigieuse "Trinity Grammar School". Ensuite, il a suivi un entraînement militaire en Malaisie puis aux États-Unis, d'abord en Géorgie puis en Caroline du Nord.

En 1981, il est couronné Prince de Johor et commence à être impliqué sérieusement dans la gestion de l'État, alors que la santé de son père décline. C'est le 23 mars 2015 qu'il devient Sultan de Johor et le jour est désormais férié dans le pays. Pendant presque une décennie, Ibrahim Ismaïli dirige le Johor et se fait remarquer pour son franc-parler, ses prises de position politique et son implication dans la vie citoyenne.

Des décrets et innovations marquantes en tant que sultan

Passionné de moto, il a fondé le "Kembara Mahkota Johor", une expédition qui se tient chaque année, depuis 2001, dans le Johor. Durant cette virée en deux roues, le sultan et d'autres adeptes de motos de son cercle parcourent les dix provinces de l'État dans un but caritatif. Ils vont ainsi à la rencontre du peuple, comme l'auraient fait les monarques du passé à dos d'éléphant.

Il est aussi à l'origine d'un changement de calendrier officiel en 2014, déplaçant les jours de repos du samedi et dimanche au vendredi et samedi, afin de permettre aux musulmans du Johor de prier les vendredis. Un changement appliqué principalement au secteur public, qui a causé quelques agitations chez les commerçants travaillant avec les voisins singapouriens ou la capitale Kuala Lumpur. Pour la plupart, les entreprises du secteur privé continuent d'utiliser le système de week-end tel qu'on le connaît.

roi de Malaisie
La cérémonie d'investiture du nouveau roi de Malaisie

Deux autres décrets ont marqué les esprits, tous deux ayant pour objectif de protéger le peuple et sa santé : le premier, c'est l'interdiction de la cigarette électronique, qui a été copiée par deux autres états malaisiens. Le second, c'est la limitation de la taille des enseignes commerçantes, aussi bien pour minimiser les risques de blessures en cas de chute que pour lutter contre les panneaux enlaidissant le paysage.

Enfin, le sultan, qui souhaite renforcer les liens entre la Malaisie et Singapour, a émis l'idée de relancer le projet de TGV, afin de relier le pays à cette cité-État insulaire, très active économiquement.

Un monarque engagé pour les citoyens

Pendant longtemps, le roi de Malaisie n'occupait qu'une fonction purement cérémonielle, mais les choses ont changé peu à peu, du fait d'une grande instabilité politique dans le pays depuis les années 2000. Il doit être consulté pour la nomination d'un Premier ministre, possède le pouvoir de gracier un condamné, il est commandant en chef des armées et chef officiel de l'Islam. Toute critique à son égard peut conduire à une peine de prison.

Ibrahim Sultan Iskandar a confirmé qu'il ne souhaitait pas faire de la figuration. Lors d'un entretien pour un journal singapourien, il a rappelé au Parlement que ses membres n'étaient que 222, contre les 30 millions de Malaisiens, et il a affirmé : « Je ne suis pas avec vous, je suis avec eux ».

Un franc-parler qui semble aller de pair avec une envie de mener son pays vers l'avant, pour 5 ans de règne qu'on espère bénéfique pour le peuple local.

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