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Par amour, la princesse Noriko du Japon renonce au palais

Noriko Senge a renoncé à son statut de membre de la famille impériale japonaise en décidant d'épouser un roturier. Une jolie histoire d'amour qui en dit long sur le Japon.

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Par amour, la princesse Noriko du Japon renonce au palaisPhoto : la princesse Noriko du Japon en 2013

Une loi de la Maison impériale japonaise oblige les femmes de la famille à renoncer à leurs droits et à leurs privilèges, si elles épousent un roturier. C'est le choix qu'a fait Noriko de Takamado en 2014, en annonçant son mariage avec Kunimaro Senge, alors responsable de l'entretien et du culte dans l'un des plus anciens temples du pays. Revenons sur cet événement marquant et sur ses conséquences pour le Japon.

Quand la princesse tombait amoureuse d'un roturier

Le système impérial japonais fonctionne depuis des millénaires sur des règles strictes et il exclut les femmes de la succession, quand bien même les héritiers masculins venaient à manquer. Une problématique souvent discutée, qui voit le peuple nippon se prononcer à 80 % en faveur d'une ouverture des droits aux femmes, tandis qu'une caste politique plus conservatrice ne souhaite pas modifier cette loi impériale. Ainsi, une princesse sait qu'elle devra, sa vie durant, suivre le protocole et se plier aux exigences du statut, sans jamais pouvoir devenir impératrice.

Une vie qui pourrait en faire rêver certaines, mais à laquelle la princesse Noriko de Takamado a préféré renoncer par amour. En 2014, La fille du prince Norihito de Takamado (décédé d'une crise cardiaque en 2002, à l'âge de 47 ans) et de la princesse Hisako Norihito de Takamado, a rencontré l'amour au temple Izumo-taisha, l'un des plus vieux sanctuaires Shinto du Japon, en la personne de Kunimaro Senge.

L'homme n'est pas de sang impérial, mais il possède un titre équivalent à celui de baron et sa famille est de lignée royale. De plus, il occupe le rôle respecté de kannushi, qui consiste à prendre soin d'un temple et à organiser des cérémonies religieuses. Pas suffisant hélas pour permettre à Noriko de conserver son statut de membre de la famille impériale, qu'elle abandonne donc en annonçant ses fiançailles.

Le choix de se marier et la perte des droits impériaux

Après une visite d'approbation en mai 2014 chez l'empereur Akihito, qui a abdiqué depuis en faveur de son fils Naruhito (qu'on peut suivre sur Instagram), la princesse Noriko s'est fiancée en juillet de la même année, pour rendre l'engagement officiel. Elle annonce alors l'intention du couple de se marier dans les prochains mois et la date du 5 octobre 2014 est choisie.

Avant cela, la jeune femme (de 26 ans, à l'époque) s'était rendue au temple du palais impérial de Tokyo pour y accomplir le rituel d'adieux aux dieux ancestraux de la famille impériale. Trois jours plus tard, la cérémonie de mariage a lieu au sein du temple d'Izumo-Taisha, où officiait l'époux. Elle s'est déroulée selon les rites du shintoïsme, avec les tenues traditionnelles pour les deux protagonistes et une foule de badauds venus assister à cet événement.

La princesse Noriko devint alors Noriko Senge et la perte de son statut impérial fut inscrite dès le lendemain dans les registres de la famille. Une jolie décision d'amour, qui va donner quelques idées à ses proches.

Quel avenir pour la lignée impériale du Japon ?

En 2018, c'est au tour d'Ayako de Takamado, la petite sœur de la princesse Noriko, d'emprunter le même chemin en quittant la famille impériale pour épouser Kei Moriya, employé d'une entreprise de transport japonaise. Elle devient Ayako Moriya et donnera naissance à 3 fils en 2019, 2022 et 2024, qui auraient pu prétendre à un destin impérial si elle était restée dans la famille. En 2021, le mariage médiatisé de la princesse Mako, fille aînée du prince Fumihito et cousine de Noriko, fera également grand bruit, du fait de la popularité de cette dernière.

Si certaines polémiques entourent les dots fournies par l'État aux princesses lors de leur mariage, même dans ces circonstances, et qui avoisinent le million d'euros, c'est surtout le fait de voir s'appauvrir le vivier de femmes à même d'enfanter d'un héritier pour le titre d'empereur qui désole les observateurs.

L'avenir de la famille impériale, sans enfant de sexe masculin à l'époque, semblait incertain et une révision de la loi fut même à l'étude pendant quelque temps, pour entrouvrir la possibilité pour les femmes d'occuper la fonction d'impératrice. Mais le 6 septembre 2006, la naissance d'Hisahito d'Akishino change la donne et le petit frère de Mako devient le nouvel espoir de la lignée.

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