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Baptême marin : comment donner un nom à son bateau ?

Le baptême marin est une étape indispensable pour tout nouvel acquéreur d'un bateau neuf, à partir d'une certaine longueur et puissance. Mais des règles s'appliquent, du point de vue légal comme de celui des conventions.

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Baptême marin : comment donner un nom à son bateau ?

Yacht ou voilier, vous possédez un tout nouveau bateau et il va falloir lui donner un nom. S'il est neuf, c'est une obligation légale. D'occasion, vous pouvez vous en dispenser puisqu'il en a déjà un. Mais peut-être souhaitez-vous le changer, parce qu'il ne vous plaît pas ou pour une autre raison. Il y a des règles en la matière : un parcours administratif, certaines appellations interdites. Et également des us et coutumes tenaces dans le milieu de la marine, empreint de superstitions.

Baptême de bateau : ce que dit la loi

Tout bateau d'une longueur supérieure à 7 mètres et d'une puissance de 22 chevaux et plus doit être identifié. Outre son immatriculation, il est nécessaire de lui donner un nom. Ce peut être vital en cas de péril en mer, car nommer son embarcation et en épeler le nom est plus aisé et sûr que de donner un numéro d'immatriculation. Pour les bateaux de plus de 24 mètres, le nom doit être unique. Si l'immatriculation concerne les affaires maritimes, le nom, lui, est utile pour les douanes.

La démarche s'effectue auprès du bureau des affaires maritimes, qui délivrera un acte de francisation. Dans le cas d'un changement de nom, il faudra fournir : la fiche plaisance, l'original de l'acte de francisation ou de la carte de circulation, une photocopie de la pièce d'identité du propriétaire et une enveloppe timbrée à son adresse.

Un choix de noms presque infini, malgré quelques interdits

Certaines appellations sont proscrites, mais cela semble avant tout marqué au coin du bon sens. Il s'agit de l'ensemble de ce qui peut avoir une connotation vulgaire, grossière, insultante ou discriminante. Et également toute référence à l'alcool. Oubliez donc dès à présent "Pastis" ou "Long John".

Hormis ces quelques restrictions, tout est permis ! Il est conseillé de choisir un nom simple et court, qui soit aisément prononçable. Certains choisissent les jeux de mots ("Cash-a-l'eau"), d'autres leur profession ("Forêt Noire", pour un pâtissier). Il peut s'agir du prénom d'un être cher, ou de la contraction des prénoms de vos enfants. Il est souvent fait appel à la mythologie, marine ou non. Finalement, faites jouer votre imagination et prononcez-le à voix haute un certain nombre de fois afin de vous assurer qu'il est facile à dire et à comprendre.

Ce que dit la loi de la superstition

Dans le domaine maritime, il existe des superstitions tenaces. Certains mots sont tabous et débaptiser un bateau porterait malheur. Alors, que faire et ne pas faire pour se plier à la tradition ?

Tout d'abord, il faut savoir que donner un nom à un bateau a une origine ancienne. Il est donné à cette coutume plusieurs origines. Parmi celles-ci figure le fait que, pour les marins, le bateau a une âme. Et à ce titre, il doit donc être baptisé et nommé. Mais cela a été formalisé par la marine anglaise, nous y reviendrons plus loin.

Par ailleurs, ne prononcez jamais le nom de l'animal à grandes oreilles à bord (celui qui mange des carottes). Il est maudit. Vous ne voyez pas de quoi nous parlons ? Bugs Bunny et ses compères. Cela peut provoquer un naufrage, paraît-il. Souvent, les croyances ont une origine. Celle-ci remonte au temps où l'on embarquait ces animaux à des fins alimentaires. Il se trouve qu'ils rongeaient leurs cages et ensuite tout ce qu'ils rencontraient, y compris la coque des bateaux, ce qui provoquait des naufrages.

Enfin, débaptiser un bateau est de mauvais augure. C'est, semble-t-il, le naufrage assuré là aussi. Cette croyance est une astuce maligne imaginée par la marine anglaise. Cela remonte au temps de la piraterie, le but étant que les navires ne changent pas de nom et puissent être retrouvés plus aisément. Les pirates étant très superstitieux, les Anglais ont donc fait courir le bruit que débaptiser un navire portait malheur et le menait à sa perte.

Comment rebaptiser un bateau conformément à la tradition ?

Nous l'avons vu, débaptiser un bateau est un sujet tabou dans le milieu de la marine. Pourtant, heureusement, il y a moyen de conjurer le mauvais sort. Il suffit de « couper le macoui » avant de le renommer. Le macoui est un serpent protecteur qui lui est attaché lors de son baptême. Il le suit où qu'il aille. Inutile de vous décrire son mécontentement si on change le nom de l'objet de son attention ! Il convient donc de lui faire perdre la trace du bateau. Pour cela, une petite embarcation suivra ce dernier, coupant trois fois son sillage. Il peut être utile également de jeter un verre de rhum à la mer par l'arrière, afin de l'enivrer et lui faire oublier le nom du navire.

Déroulement du grand jour : on baptise !

Ici aussi, il faut se plier aux règles ! Nous savons tous qu'une bouteille est cassée sur la coque pour procéder au baptême d'une embarcation. Mais cela ne se fait pas n'importe comment. Tout d'abord, il faut choisir une marraine. Pas un parrain ! Il s'agissait à l'origine de l'épouse du propriétaire. Ensuite, le jour J, celle-ci lancera une bouteille contre le bateau en disant « Je te baptise et te souhaite bonne navigation ». La bouteille doit être lancée vigoureusement, car elle doit se briser du premier coup. S'il survenait le contraire, ce serait un mauvais présage.

Une fois toutes ces étapes franchies, vous pourrez enfin, en toute quiétude, prendre la mer et voguer sur les flots en étant assuré que les Dieux sont de votre côté !

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