Image hautement symbolique de la capitale française, la tour Eiffel démarra sa construction en 1887, avant d'être inaugurée deux ans plus tard, à l'occasion de l'Exposition universelle marquant le centenaire de la Révolution française. Les chiffres de sa conception donnent le tournis : 5 300 dessins d'atelier, 7 300 tonnes de fer, 2 500 000 rivets, 60 tonnes de peinture, 26 mois de chantier. Monument visité par des millions de touristes, la tour renferme pourtant quelques petits secrets et plusieurs anecdotes encore peu connues.
Eiffel n'a pas conçu la tour
Choisi parmi 107 projets, celui de l'entrepreneur Gustave Eiffel n'est pas sa création : la tour a été imaginée par deux ingénieurs, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, qui ont eu l'idée d'un "grand pylône formé de quatre poutres en treillis écartées à la base et se rejoignant au sommet". Le projet a ensuite été mis en forme par l'architecte Stephen Sauvestre.
Une hauteur symbolique
La tour devait mesurer plus 300 mètres de hauteur (pour 125 mètres de côté) et cette hauteur démesurée à l'époque a été choisie car elle correspondait à l'équivalent symbolique de 1000 pieds (un pied métrique étant égal à 0,3048 mètre). Aujourd'hui, elle mesure 327 mètres, grâce à un émetteur TNT.
Quatre hommes pour un rivet
Les 18 000 pièces de la tour étant préparées à l'usine de Levallois-Perret, il a fallu les assembler ensuite sur le site du Champ-de-Mars. Les assemblages ont tout d'abord été effectués avec des boulons provisoires, remplacés ensuite par des rivets posés à chaud. Il fallait 4 hommes pour poser 1 rivet : un pour le chauffer, un pour le tenir en place, un pour former la tête, un pour l'écraser à coups de masse.
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Un projet décrié par de nombreux artistes
Alors qu'elle s'érigeait dans le ciel de Paris, la tour Eiffel provoqua de vives réactions de ses détracteurs, parmi lesquels de grands noms du monde des Arts, comme Paul Verlaine ou Alexandre Dumas fils. Un mois après le début des travaux parut la Protestation des Artistes, dans le journal "Le Temps". En parallèle, les critiques fusèrent et la tour se vit traitée de tous les qualificatifs : "suppositoire criblé de trous", "maigre pyramide d'échelles de fer", "lampadaire tragique"… Même terminée, elle gardera ses farouches ennemis, à l'instar de l'écrivain Guy de Maupassant qui se plaisait à dire : « J'aime déjeuner au restaurant de la tour Eiffel : c'est le seul endroit de la ville où je ne la vois pas ».
Les ascenseurs existaient dès l'ouverture
Dès 1889, des ascenseurs hydrauliques avaient été mis en place pour monter au sommet de la tour. Les systèmes ont été remplacés en 1899 dans les piliers est et ouest, et bien que rénovés, ils sont toujours en service aujourd'hui. Au total, 5 ascenseurs et monte-charge sont en fonctionnement et parcourent plus de 103 000 kilomètres chaque année.
Une espérance de vie prolongée
La tour Eiffel ne devait rester en place que 20 ans. Elle fut sauvée de la destruction par des expériences scientifiques liées aux transmissions radio et aux télécommunications. Aujourd'hui encore, le sommet de la tour fait office de relais pour la TNT (télévision numérique terrestre).
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La tour Eiffel a connu 8 couleurs
Lors de son montage, la tour affichait une couleur "rouge Venise", rapidement recouverte pour son inauguration par un "brun rouge". Trois ans plus tard, elle devient "ocre brun" avant de passer au jaune en 1899. Puis lorsqu'il est décidé de pérenniser la tour en 1907, celle-ci se pare d'une couleur "jaune brun" qu'elle va conserver pendant 47 ans. En 1954, elle redevient "rouge brun" avant d'adopter un "brun Tour Eiffel" spécialement conçue pour elle en 1968. La dernière réfection de 2019 lui redonne sa couleur historique "jaune brun" voulue par Gustave Eiffel. La tour doit être repeinte tous les 7 ans.
Le restaurant gastronomique date des années 1980
Dès 1889, quatre restaurants occupent la plateforme du premier étage de la tour. Ils seront progressivement remplacés par deux établissements dans les années 1930, à nouveau réunis pour former une grande brasserie en 1996. Mais le restaurant du deuxième étage ne voit le jour qu'en 1983 : baptisé "Le Jules Verne", il profite d'un accès par un ascenseur dans le pilier sud, hissant les gastronomes à 125 mètres de hauteur.
L'éclairage de la tour ne date pas d'hier
Dès son inauguration en 1889, la tour Eiffel est illuminée par des becs de gaz et un phare bleu-blanc-rouge. Au début du 20e siècle, l'éclairage devient électrique. Puis, des projecteurs sont installés dans plusieurs fosses en 1958. C'est en 1985 que l'éclairage doré, toujours en service, est mis en place dans la structure. Il faudra attendre le 31 décembre 1999 pour découvrir le scintillement de la tour, ainsi que le phare d'une portée de 80 km. La tour scintille désormais pendant 5 minutes, à chaque début d'heure, dès la tombée de la nuit et jusqu'à la fermeture du monument. Tout le système est signé par l'ingénieur éclairagiste Pierre Bideau.
Photo : Pixabay
Le monument le plus visité au monde
Chaque année, près de 7 millions de visiteurs font le déplacement pour admirer la tour et gravir ses innombrables marches (ou prendre l'un des trois ascenseurs publics). Depuis son ouverture en 1889, ce sont 300 millions de fans qui sont venus voir la Dame de Fer, dont 75 % d'étrangers.
